Le commissaire spécial de Nantes écrit au préfet de la Loire-Inférieure.
« Les difficultés économiques et de main d’œuvre sont toujours acceptées avec résignation, mais elles provoquent une sourde hostilité de la part des commerçants qui les exploitent ou s’en plaignent. Les acheteurs attribuent, à juste titre, le surenchérissement du prix de la vie et la rareté sur les marchés des denrées de première nécessité, notamment du beurre et des œufs, aux tractations intéressées des intermédiaires et des producteurs, plutôt qu’aux détaillants contraints de subir leurs exigences.
Le licenciement des ouvrières des usines de guerre s’opère sans à coup, et la main d’œuvre disponible sur la place est largement suffisante pour les besoins de l’industrie, à l’exception des chantiers navals qui doivent bénéficier des mesures ministérielles relatives à la réfection de la marine marchande. Ces chantiers en effet ne paraissent pas avoir, dans leur personnel, les spécialistes (traceurs, tôliers, riveurs et charpentiers) qui leur sont nécessaires pour entreprendre ces travaux qui doivent être conduits avec célérité pour compenser les pertes subies du fait de la guerre sous-marine ».