Dès la rupture des relations diplomatiques avec la Turquie, la marine française évacua plusieurs milliers de Grecs et d’Arméniens d’Asie-Mineure, protégés français, pour leur éviter des représailles.
D’abord dispersés dans le Midi de la France, certains furent transportés à Nantes à la demande d’industriels locaux en manque de main d’œuvre. A leur arrivée, faute de logements, 900 d’entre eux sont hébergés, comme l’avaient été les Belges autrefois, sur le cours Saint-Pierre, du 17 juillet au 2 août.
Leur dénuement suscite des sentiments divers parmi la population nantaise. Chez les enfants de l’école de la rue du Moulin, c’est la compassion qui domine :
« Quelques jours avant la sortie, mes élèves et moi sommes venus en aide, par des dons de vêtements et d’aliments, aux Grecs que la guerre a jetés à Nantes. Ceux qui séjournent sur le cours Saint-Pierre ont reçu maintes fois la visite d’enfants aimables qui ont cherché à leur rendre l’exil moins cruel et atténuer leur dénuement ». (Rapport du directeur de l’école de garçons de la rue du Moulin)
A la rentrée d’octobre 1916, les enfants seront scolarisés dans les écoles de la ville.