Avec ce titre, en première page, posé au-dessus d’une photo de mauvaise qualité présentant des soldats devant leur cagna, ces abris ou cabanes construits dans les tranchées, Le Populaire se livre à un habituel numéro de « bourrage de crâne » pour décrire le moral de la troupe.
Sous la photo on peut lire :
« Les cagnas des régions du front encore calmes sont devenues, avec l’été, des rendez-vous champêtres, non sans charme. Elles ont ouvert leurs portes basses ; elles ont levé leurs auvents ; elles se sont changées en tonnelles rustiques où l’on prend les repas en plein air en commentant les nouvelles venues du pays. C’est là, à leur troisième été de guerre, que les hommes attendent l’heure d’allègement qu’ils sentent confusément approcher. Quand ils comparent l’état de leur esprit à ce qu’il était dans l’été de 1914, phase haletante et incertaine du tragique corps à corps, et à ce qu’il était en 1915, lorsque la force allemande reprenait prise en Russie, comment ne seraient-ils pas pénétrer de confiance ? Les mauvaises heures s’épuisent ; la fortune est en train de se retourner… Des cagnas entr’ouvertes aux beaux jours, filtrent des paroles d’espoir et cette insouciance songeuse, grave, réfléchie, libre, indomptable que l’argot des camps a résumés dans ces mots gouailleurs et profonds : « Faut pas s’en faire ! On les aura ! »