Ce titre qui barre toute la une du Populaire témoigne de l’anxiété provoquée par l’ampleur grandissante du mouvement ouvrier.
De son côté, Le Phare interroge : « Les conflits du travail vont-ils prendre fin ? ».
De Paris, le général Buat semble lui répondre quand il note dans son Journal :
« Voici la réponse qui nous a été faite, ce matin, à notre demande de renseignements sur la situation du mouvement ouvrier : « la détente espérée n’est pas réalisée. Les extrémistes obtiennent des succès un peu partout. On s’inquiète particulièrement dans la région de Toulon où les forces de police sont insuffisantes. Le général commandant le 15e corps en demande le renforcement. D’une façon générale, à l’intérieur, on manque de forces pour le maintien de l’ordre ».
L’inquiétude sur la situation à Toulon est fondée. Le retour au port des mutins de la mer Noire (voir notre chronique du 14 mai) y provoque l’agitation. Une mutinerie éclate le 11 juin sur le cuirassé Provence. Bientôt toute la ville est en ébullition.