Alphonse de Châteaubriant, en poste au service des ambulances à Verdun, écrit à son épouse :
« Je suis logé dans une cagna consolidée avec des sacs de terre qui peuvent nous protéger contre les éclats. Des troncs d’arbres soutiennent le plafond. Aux murs sont suspendus nos musettes, nos casques, nos bidons. Vaubercey loge avec moi. Nous couchons au fond, l’un près de l’autre, dans l’ombre. Nous avons une table et deux étagères. Beaucoup de souris, beaucoup de rats et un amour de petit chat à qui les soldats qui ont habité ici avant nous ont coupé la queue.
Tous les matins, je me lève vers six heures et demie, après qu’Epié m’ait apporté mon eau dans un seau de fonte servant à abreuver les chevaux. Inutile de te dire qu’elle se poursuit au milieu des détonations, des explosions, des coups de trompe d’alarme, etc… mais ceci est le sujet auquel je n’aime pas toucher. Quand je serai au repos je te le dirai ».