Décrivant au préfet l’état de l’opinion, le commissaire spécial de Nantes écrit :
«L’opinion de notre population sur les choses de la guerre… se base fréquemment sur le jugement des permissionnaires. L’impression produite par les opérations militaires ne semble pas devoir donner matière à critique, la responsabilité pesant entièrement sur nos chefs militaires. La défection russe a sensiblement atteint le moral des populations.
On reconnaît la valeur militaire de nos premiers Alliés [les Anglais] et on espère beaucoup de celle de nos nouveaux amis, les Américains. Un courant défavorable cependant se manifeste à leur sujet dans certains milieux : les préparatifs considérables des Etats-Unis paraissant être un obstacle à la fin de la guerre. On va jusqu’à dire qu’après la fin des hostilités les Américains s’installeront définitivement dans nos contrées ».