Après une journée entière de bataille, Louis Vuillemin note dans son Carnet :
« Ah ! Celui qui sortira d’ici se sera donné une telle preuve d’énergie et de résistance, que la vie la plus dure lui paraîtra facile.
La lutte pour la vie ? Qu’est-elle auprès de cette lutte pour la mort ?
C’est dit. Nous allons donc mourir un de ces jours. Le pays est intenable et la route de retraite déjà compromise. Il faudra tenir pour couvrir ceux qui sont en arrière. On tiendra.
Cinq minutes, le soir, on fait un petit adieu aux êtres qu’on aime. On se broie l’âme. On s’habitue. Et si l’on croit en Dieu, on prie. »