Alors que l’armée française, petit à petit, recule sous le poids de la poussée allemande autour de Verdun, Maurice Schwob, en bon propagandiste, vient regonfler le moral de ses lecteurs dans l’éditorial du Phare.
Il use de deux arguments :
« Au risque de répéter sans cesse les mêmes choses, il faut bien dire encore que Verdun pris ne donnerait à l’ennemi aucun avantage offensif matériel. Verdun n’est qu’une expression géographique ; ce n’est même plus une place forte, et les places fortes sont sans valeur dans la guerre actuelle… ».
L’éditorialiste explique ensuite, que nous avions les moyens d’écraser les Allemands à Verdun, en mobilisant toutes nos forces, mais c’était nous interdire toute offensive sur un autre point du front :
« Il ne nous a pas convenu de jouer cette partie. Nous avons tenu, le plus longtemps possible, avec le minimum de forces, c’est-à-dire de pertes. Notre programme a consisté à « tuer les Boches et à tuer le Temps ». Nous l’avons pleinement réalisé ».
Comment faire passer un recul militaire pour une victoire ! Les poilus qui ont combattu pour défendre une place forte sans intérêt apprécieront sans doute ce mensonge patriotique et le silence qui l’accompagne à propos des lourdes pertes parmi leurs camarades de combat.