« On les aura ! » Les éditorialistes des journaux nantais découvrent, et reprennent à leur compte, l’ordre général n° 94 adressé à la 2e armée, par le général Pétain, le 10 avril, suite à la résistance de ses troupes, la veille, dans la bataille de Verdun :
« Les Allemands attaqueront sans doute encore ; que chacun travaille et veille pour obtenir le même succès qu’hier ! Courage ! On les aura ! »
Commentant cet ordre général, Maurice Schwob écrit dans Le Phare :
« Nous les aurons, quand ils auront continué à s’user à Verdun. Nous les aurons plus vite encore, s’ils veulent bien s’user sur la Dvina et en Artois. Nous les aurons, parce qu’ils ont tout en ligne, tandis que nous avons encore des réserves appréciables, que les Anglais en possèdent de très grandes, et que celles des Russes sont inépuisables… Nous les aurons aussi, parce que la force de production des Alliés devient, de jour en jour, supérieure à la leur et parce qu’ils ne pourront pas, indéfiniment, vivre sur leurs propre substance… »
Après avoir énuméré ces arguments convenus de la victoire, pour la première fois, l’éditorialiste du Phare en met un autre en avant :
« Et c’est ici qu’intervient le rôle du blocus, qui eût été plus efficace si nous l’avions compris plus vite ».
On les aura… à l’estomac !