Albert Poumailloux, ancien élève du Grand Lycée, artilleur sur le front d’Artois, écrit à sa sœur :
« Cette journée de Pâques s’est passée comme les autres. Au matin, les soldats français ont aperçu des bouquets dont les fleurs dépassaient des sacs à terre des tranchées allemandes, tandis que de ces tranchées boches partaient des acclamations qui se transformèrent bientôt en chants et finalement en une… Marseillaise générale, chantée à tue-tête par nos amis d’en face ! Inutile de te dire que poliment, avec toute la galanterie française, nos biffins répondirent comme il convenait à ces urbanités courtoises : pour cela ils donnèrent simplement un coup de téléphone à leurs fidèles artilleurs ; dix minutes après nous commandions un tir de 75 contre les tranchées d’où étaient parties les voix ironiquement françaises : nous leur avons fait avaler leur ironie, et il est probable qu’ils la trouvèrent très indigeste ! »