C’était le titre d’une tribune libre du Populaire le 22 décembre dernier.
Le lendemain, Gaston Veil revenait sur la question de la démobilisation des soldats dans son éditorial, émettant l’hypothèse que l’on gardait les poilus sous les armes pour une intervention contre l’Armée rouge en Russie.
La préoccupation est bien réelle si l’on en croit le rapport du commissaire spécial de Nantes au préfet de la Loire-Inférieure.
« Etat d’esprit des soldats d’après la correspondance ou les permissionnaires : les soldats des vieilles classes semblent déçus dans leurs espérances de libération un peu hâtive, mais ils rejoignent néanmoins leurs corps d’affectation sans trop de récriminations.
Depuis la signature de l’armistice, la population n’aspire plus qu’au retour à l’état de paix. Elle manifeste toutefois quelques appréhensions au sujet de la situation créée par le bolchevisme, laissant entrevoir la possibilité d’une nouvelle campagne en Russie.
La population est unanime à réclamer l’insertion dans le futur traité de paix d’une clause rendant une nouvelle guerre impossible ».