vendredi, 25 mai 1917

Se mutiner ?

On l’a vu hier ; dans le bataillon de Maurice Digo la révolte gronde.

 

 

Les soldats iront-ils jusqu’à se mutiner ? Il note ce jour dans ses Carnets :

 

« Une nuit de repos n’a pas suffi pour apaiser la révolte. Les officiers font bonne contenance, mais je suis bien placé pour savoir qu’ils sont inquiets. Le commandant après une longue période de réflexion a rédigé une note aux compagnies dans laquelle les mots « Justice militaire, peine de mort, châtiments terribles, déshonneur ineffaçable » tiennent toute la place.

Dans la journée, j’ai pu joindre quelques camarades de la 9e à qui j’ai signalé la difficulté d’un mouvement qu’aucune unité engagée n’a tenté jusqu’à ce jour, toutes les mutineries connues s’étant déclenchées dans les cantonnements d’arrière. On m’affirme que ce soir personne ne refusera de monter ».