On avait cru en la victoire après la Marne !
La bataille de l’Aisne (23 – 28 septembre) marque la fin du recul allemand, sème le doute : « Sera-ce long ? » interroge Gaston Veil dans son éditorial du Populaire.
A ceux qui s’impatientent, Maurice Schwob explique dans Le Phare du 24 septembre, sous le titre : « Ce qu’est la bataille de l’Aisne » : « Beaucoup d’impatients s’étonnent de voir la bataille de l’Aisne se prolonger depuis tant de jours. Il faudrait pourtant bien se pénétrer de cette idée que c’est nous qui avons intérêt à traîner les choses. Ces retards tuent nos adversaires. »
Dans la lettre qu’il envoie à son épouse le 28 septembre, le général Guillaumat, tout en avouant son impuissance du moment, utilise le même argumentaire : « Nous faisons ce que nous pouvons : durer le plus possible et user l’ennemi, le barbare, pour lequel il n’y aura aucune pitié lorsque nous aurons le dessus. Ils payeront tout, et leurs atrocités, et leurs félonies, et la cathédrale de Reims ! »
Pour montrer que cette guerre d’usure porte (déjà !) ses fruits, Le Phare publie sous le titre « Heureux symptômes » trois petits articles intitulés : « L’épuisement des Allemands » ; « Le chef d’état-major autrichien désespéré » ; « Les Allemands fusillent leurs officiers ! »