« Un attentat contre M. Clemenceau » titrait hier Le Phare.
Le Populaire rajoutait à ce gros titre : « Le crime d’un anarchiste – Au moment où M. Clemenceau quittait son domicile un énergumène tira sur lui plusieurs coups de revolver – Le Président du Conseil est légèrement atteint – L’agresseur est arrêté »
Le général Buat, qui a en commun avec Georges Clemenceau d’être un ancien élève du Lycée de Nantes, note dans son Journal :
« Passé au domicile de M. Clemenceau, blessé avant-hier matin d’une balle par un anarchiste. On donne de bonnes nouvelles, mais la balle est encore dans le poumon et c’est peu rassurant. Il ne faut pas oublier que ce vieillard a 78 ans et ne peut être opéré ; car il ne supporterait pas la chloroformisation, et que, d’autre part, une balle qui a traversé sa voiture, des coussins et des habits, a grande chance d’avoir entraîné avec elle quelques particules d’impureté. D’où inflammation possible, et alors !! Les médecins disent qu’il faut attendre jusqu’à dimanche 23 avant de se prononcer définitivement ».
Le 19 février, un jeune anarchiste de 23 ans, Emile Cottin, armé d’un pistolet, tire dix balles en direction de la voiture dans laquelle Clemenceau a pris place en quittant son domicile. Trois balles touchent Clemenceau dont une qui traverse le poumon. Cottin sera condamné à mort. Clemenceau fera commuer sa peine en dix ans de réclusion.
La reconstitution de l’attentat dans « Le Miroir »
Le Pèlerin, Dimanche 2 mars 1919
Le Miroir, Dimanche 2 mars 1919