C’est le titre de l’éditorial de Gaston Veil dans le Populaire, consacré à la mort de l’empereur d’Autriche, François-Joseph, le 21 novembre :
« Il n’existait plus depuis longtemps qu’en apparence. Il s’était survécu à lui-même et il ne semblait plus être là que pour assister à sa décrépitude et à sa déchéance. Je regrette qu’il soit parti avant d’avoir vu sa chute complète…
François-Joseph est mort, et je crains que cet événement n’entraîne pas les conséquences prévues… Il n’aura pour résultat que de rendre l’Autriche-Hongrie un peu plus vassale de l’Allemagne, si c’est possible.
Les modifications profondes que nous espérions ne se produiront que plus tard, lorsque les puissances de l’Entente seront victorieuses et pourront, en imposant leur volonté, diriger les événements ».
L’éclatement de l’empire d’Autriche-Hongrie (ces « modifications profondes » espérées par G. Veil), c’est ce qu’envisage Le Phare :
« François-Joseph est mort. Avec lui disparaît le dernier lien, factice et précaire, qui unissait les uns aux autres les éléments disparates composant la double monarchie. La guerre en a créé un autre dont le temps se chargera de révéler la fragilité ».
C’est l’archiduc Charles, petit neveu de François-Joseph, qui lui succède sur le trône.
Gaston Veil le juge « insignifiant … un homme d’une nullité complète » et joint à son éditorial un encadré humoristique ainsi rédigé : « La lettre de faire-part annonçant le décès de l’empereur François-Joseph se terminera sans doute ainsi : Ni fleurs, ni couronne… pour son héritier ».