Le général Guillaumat écrit à son épouse :
« Le calme semble renaître un peu dans l’esprit du troupier, grâce à un peu d’énergie et à quelques précautions qu’on aurait dû prendre avant et non après ».
Comment faut-il interpréter cette « énergie » mesurée à laquelle fait allusion le général Guillaumat ? A la répression des mutineries ?
La justice militaire appliquée dans sa logique extrême impliquait la mort pour les soldats mutinés. Mais comment fusiller 25 000, 30 000, 50 000, 90 000 mutins (les estimations sont difficiles) ? La justice retint sont bras : environ 550 soldats furent condamnés à mort et une quarantaine fusillés. Ces exécutions marquèrent profondément les poilus mais pas forcément dans le sens espéré par la hiérarchie.
Plus efficaces, pour calmer la colère des soldats, furent les « quelques précautions » qu’évoque Guillaumat. Il s’agit des mesures adoptées par Pétain concernant le régime des permissions et de la solde, la libération des classes les plus âgées, des pères de famille nombreuse, de certains veufs, l’amélioration du quotidien du soldat (nourriture, foyers du soldat…) et cet engagement tacite de ne pas lancer de nouvelle offensive générale avant que les chars (français et anglais) et les renforts américains aient donné à la France une incontestable supériorité militaire.