Aujourd’hui, le maire de Nantes propose au conseil municipal d’élever un monument à la mémoire des nantais tombés au champ de bataille.
Tout en « laissant à chacun le soin de nous soumettre ses idées à ce sujet », le maire fait une proposition. Il ne veut pas : « d’une place publique médiocre, banalisée par les bruits et les formes vulgaires » mais : « une œuvre imposante, simple, sévère et monumentale, une œuvre qui soit comme un temple dans un cadre naturel, avec des arbres et des fleurs. Ce serait le parc des Héros dont la Gloire ouvrirait les portes ».
« A l’entrée pourrait se dresser cette porte de la Gloire, capable d’inspirer un nouveau Rodin ». Sous les arbres, parmi les parterres de fleurs on déposerait les cendres des soldats morts et : « de légers monuments votifs, dissimulés parmi les fleurs » rappelleraient les noms des disparus.
Le service d’architecture de la ville est sollicité et un jury, composé de représentants du conseil municipal et « d’artistes éminents » est mis en place pour départager les projets.
Le maire tient à préciser : « Nous ne voulons rien précipiter quant à la réalisation de ce projet ». En effet ! Sur ce point il sera exaucé. Le monument aux morts de la guerre 1914 – 1918 ne sera inauguré que le 17 juillet 1927, mais sur une place médiocre banalisée par les bruits et non « à l’ombre des beaux arbres de notre pays, chênes et châtaigniers, au milieu des rosiers et de parterres » comme il le souhaitait.