Eluère Alfred
(1893-1985)
Alfred Eluère, élève en Seconde au lycée de Nantes (1908-1909)
Elève / Du rugby et d’Hossegor
Né le 28 juillet 1893, à Saint-Clément-des-Levées (Maine-et-Loire), Alfred Eluère était le deuxième fils d’une famille de sept enfants., six garçons et une fille.
Alfred fréquenta le collège de Saint-Nazaire, puis, à Paris, le lycée Buffon, avant d’être élève du lycée de Nantes. Durant ses années nantaises, il se révéla être un sportif accompli, brillant aussi bien au tennis, que, sous le maillot du S.N.U.C., à la course à pieds et au 400 mètres haies. En 1913, il fut également champion en boxe anglaise et à bicyclette.
Mais son nom restera surtout attaché à l’histoire du ballon ovale. Après avoir appartenu à l’équipe du Stade Nantais du lycée, il joua au S.N.U.C.. puis fut licencié au S.C.U.F. (Sporting Club Universitaire de France) de 1919 à 1923. En 1920, il fut remplaçant dans l’équipe de France du Tournoi des Cinq Nations, et, comme 2ème ligne, remporta la médaille d’argent aux Jeux Olympiques d’été d’Anvers (1920), après un match contre l’équipe de rugby à XV des Etats-Unis.
Son père avait présidé à Nantes le S.N.U.C, lui, ne tarda pas à rejoindre les instances dirigeantes du rugby et fut, de 1942 à 1952, le président de la Fédération française de rugby. De 1947 à 1966, il présida par ailleurs le Comité national des sports.
Sa vie professionnelle commença dans l’entreprise familiale « L. Eluère & Fils » qui fournissait tout le matériel de fabrication des agglomérés de ciment (Machines « ALLUR »). Mais il se tourna vers l’immobilier hôtelier et le tourisme et devint l’un des fondateurs des stations d’Hossegor (Landes) (1923) et du Rayol (Var) (1925).
Attiré par la vie politique et le radical-socialisme, ce proche d’Edouard Herriot fut maire de Soorts-Hossegor de 1935 à 1972.
Alfred Eluère est décédé le 12 mars 1985, à plus de 91 ans, à Narrosse (Landes).
Un rugbyman dans la boue des tranchées
Les cinq fils ainés de Louis Eluère, Robert, Alfred, Jean, Antoine et Jacques ont servi sous l’uniforme pendant la guerre 1914-1918. Seul le benjamin, Yves, né en 1904, n’a pas été soldat pendant la Première Guerre mondiale.
Alfred, de la classe 1913, s’engagea pour 3 ans le 1er octobre 1913.
Incorporé au 64e Régiment d’Infanterie, il monta en grade rapidement : caporal (2 août 1914), sergent (12 septembre 1914), sous-lieutenant et chef de section (29 septembre 1914), lieutenant et commandant de compagnie (15 janvier 1915). Il devint capitaine à titre temporaire (26 mai 1915) puis définitif (31 décembre 1916). Il fut promu chef de bataillon (à titre temporaire) le 10 avril 1918.
En avril 1940, il sera confirmé dans le grade de commandant.
Il a été blessé d’abord à Hébuterne (10 juin 1915), par suite d’un ensevelissement provoqué par l’explosion d’un obus allemand, puis à Tahure (25 septembre 1915).
La bravoure d’Alfred Eluère et sa notoriété de joueur du S.N.U.C. lui valurent des articles dans la Presse nantaise (se reporter à la chronique de Jean Bourgeon du 27 mai 1916). Il fit aussi la Une du magazine le Sporting avec une photographie légendée : « Un AS de l’Infanterie » Eluère.
Notice de Jean-Louis Liters, mai 2016
Livre d’Or de la Guerre du Lycée
« Eluère (Alfred), Caporal-Fourrier au début de la Campagne. Capitaine au 64e Régiment d’Infanterie le 26 mai 1915 à 21 ans. Chevalier de la Légion d’Honneur, cinq fois cité à l’Ordre de l’Armée. »
Source : Lycée Clémenceau – Association Amicale des Anciens Élèves – Livre d’Or de la Guerre p. 46
(Nantes, Imprimerie Mthe Chantreau & Cie, 1921)
Un livre dédié à Alfred Eluère et publié en 2007